• Dimanche 9 octobre 2005Le rendez-vous est donné à 13h, devant la station service au bout du boulevard Sakakini, près de la Faculté de Médecine. Ayant une réputation à défendre, j'arrive avec quelques minutes de retard, laissons Harry peaufiner son road-book
Dès mon arrivé, je suis frappé par l'éclat de la peinture dorée de la dernière acquisition de notre ami qui nous veut du bien... et j'ai tout de suite la sensation que la petite anglaise qui culmine désormais à 1050 cc doit en donner jusqu'à plus soif !
Toujours le même regard mais une silhouette entièrement redessinée pour lui donner un look très réussi.
Le mono-bras lui ajoute un air épuré saisissant. Les deux silencieux sous la selle confirment l'aspect compact du modèle.
Je parle un peu avec son propriétaire pour savoir s'il en est content. Il me confirme que le moteur est un pur bonheur, le châssis est train sain... elle serait parfaite sans se désagrément au niveau du levier de frein avant, qui pompe un peu trop à son goût. Et il ponctue sa phrase par un "tu verras bien tout à l'heure, quand tu l'essayeras".
D'accord !!!
Allez, on quitte Marseille par l'auto-beurk jusqu'à Aubagne, et l'on se dirige par notre route habituelle mais pas pour autant lassante vers Cuges les Pins, puis vers le Castelet. Harold m'a parlé d'une route somptueuse est peu connue du côté de Puget Ville, après Roc Baron. Donc nous passerons par Signes et non pas par le circuit.
C'est là que j'ai abandonné mon SV aux mains de mon compagnon de route, pour venir m'asseoir sur le triple cylindre. La selle semble légèrement plus haute que sur ma Suzuki, ce qui n'est pas pour me déplaire. Allez, on presse le levier d'embrayage, on passe la première et c'est parti !! La position est assez droite, j'ai l'impression d'être sur un chaise et que l'on m'a ficelé au dossier. Paradoxalement, j'ai l'impression de plonger sur la roue avant, comme si l'angle de chasse était bien inférieur par rapport au SV. C'est un peu déstabilisant au début et j'entre dans les premiers virages avec une grande prudence.
Petit à petit, on s'habitue à cette position et on se rend compte que cet engin est d'une maniabilité impressionnante. Le châssis très rigide lui donne une grande précision, la moindre sollicitation du guidon balance la moto d'un côté à l'autre. Ce dernier est d'ailleurs plus large que sur le SV, et je commence à vraiment aimer cette brêle.
La route redeviens rectiligne et je constate que je n'ai pas dépassé les 4000 tr/min. Je suis en troisième et donne une légère impulsion sur la poignée, l'aiguille monte et la cavalerie anglaise pointe le bout de son nez. Le jouet docile se transforme en arme de guerre. Arrivé à 7000 tr/min en un battement de cil, le paysage défile à tout allure... ça monte encore et ça commence à sérieusement tirer sur les bras. Les virages se dessinent à nouveau, il me suffit de couper les gaz et le frein moteur me ramène à une vitesse optimale. Un léger décalage du bassin et un appui sur la main gauche suffit à la faire plonger en toute quiétude. Ca y est, j'ai la banane et je ne la quitterai pas. Harry me passe devant et je me rends compte que mon twin fait vraiment un joli bruit
Il est devant moi et je vois son pied gauche monter les rapports alors que je n'ai pas touché à l'embrayage, je le suis sans difficulté. Elle repart à n'importe quel régime moteur. Je ne suis pas gêné par le frein avant, n'ayant pas conduit de Ducati juste avant, je trouve les Nissin radiaux à mon goût. Bref, rien à redire sur cette bécane, son moteur est époustouflant. J'entends parler des avantages du trois cylindres depuis que je suis motard et enfin, je peux confirmer en connaissance de cause : c'est de la bombe !! Mais sans maîtrise, la puissance n'est rien : la fourche, le cadre, l'amortisseur arrière, tout est en harmonie pour que cette petite bombe fasse le bonheur de tous.
On passe Signes, puis on arrive à une de mes routes favorites. Je m'arrête sur le côté pour rendre la Speed à Harry, et qu'il puisse en profiter sur ce bitume tout neuf et ces virages sous les bois.
C'est toujours un grand plaisir de voir ce panneau !
Pas évident de reprendre le SV après avoir goûté au Speed, il me faut de nouveau un petit temps d'adaptation. Harry a vite repris ses marques et il est déjà loin devant. On arrive ensuite à Garéoult, puis direction Rocbaron et enfin Puget Ville. Petit arrêt au niveau de la bifurcation pour qu'Harry m'explique la marche à suivre : on redescend la route de gauche jusqu'en bas, spéciale du Moto Tour, puis on la remonte et on repartira par la route de droite. C'est parti !!!
Cette route est un point à marquer sur la carte et à ne pas oublier. Un subtile mélange entre la Route des Thermes, les vallons de Rians et le col de l'Espigoulier, le tout sur un bitume très récent et sans mauvaise surprise. De plus, dans l'arrière pays, les automobilistes se font rares et on peut rouler tranquillement. On lèvera juste le pied à la rencontre de chasseurs, fusils au bras, qui font une battue au sanglier. Gloups
Allez, on redescend vers Toulon pour aller se désaltérer chez mes parents. Après s'être fait harceler par mon labrador qui ne lui a pas donné beaucoup de répit, Harry remonte sur son destrier et j'en fais de même pour repartir vers les gorges d'Ollioules et le Castelet. Juste avant d'arriver au circuit, mon téléphone vibre dans mon blouson, on s'arrête. Je décroche, ma mère me dit qu'un sac à dos a été oublié... Au même moment, Harry se tape sur les épaules et commencent à se demander sur quelle portion de route les bretelles de son sac ont lâché
Un aller-retour express jusqu'au Revest pour récupérer le sac, et me voilà en retard de presque une heure.
Le retour à la nuit tombante s'est bien passé, et c'est dans la cohue de l'autoroute vers Marseille que j'ai quitté Harold, pour aller expliquer mes mésaventures à ma chère et tendre qui se rongeait d'inquiétude
Merci encore à Harry pour la belle balade et l'essai du bolide. C'était vraiment une belle journée